Pierre BOESWILLWALD


« L’humble connaissance de la pratique est le chemin le plus sûr pour aller à la vérité ».
Louis Jouvet


Depuis plus de cinquante ans, il fait sonner les haut-parleurs avec passion.
À la fin de « modestes » études d’ingénieur il s’oriente vers les arts plastiques, puis fait du théâtre et, surtout, devient un pionnier obstiné de l’électroacoustique artistique.
Au milieu du vingtième siècle les interventions de sons enregistrés étaient encore très rares dans les théâtres. Il s’agissait surtout de bruitages et d’extraits musicaux sur disques. Ce n’est que très lentement que le magnétophone s’imposa comme outil de créations sonores (grâce a ses multiples potentialités, aussi aux progrès de la diffusion sonore). Si le maniement d’un tourne-disque était simple, le magnétophone, par contre, demandait d’autant plus de compétences « pointues » que tout était à inventer et à expérimenter. Une nouvelle espèce d’artistes très spécialisés naissait ; Pierre BOESWILLWALD en était !

Pendant de longues décennies il se consacra presque exclusivement au théâtre. Il a eu la chance de travailler (souvent longuement) avec beaucoup de metteurs en scène ou de compagnies qui ont marqué l’histoire du théâtre. Tout particulièrement avec : Wolfram Méhring, Jean-Louis Barrault, Daniel Sorano, Jean Gillibert, Jean-Marie Serreau, Roger Blin, Marcel Maréchal, Jean Dubillard, Sacha Pitoeff, Nicolas Bataille, René Dupuy, Jorge Lavelli, Jean Pierre Miquel, Laurent Terzieff, Théâtre de Lutèce, Théâtre de Babylone, Vieux Colombier, Comédie Française, Château Vallon, Théâtre de la tempête et d’autres…
Son premier apprentissage, il le fit au sein du studio (radio club) de la Maison des Lettres à Paris fondé par Jean Tardieu et où il rencontra Roland Barthe, André Almuro, Jacques Lacarriére, le mouvement « cobra », le Théâtre Antique de la Sorbonne…
Il a eu l’occasion de travailler comme assistant ou conseillé technique avec l’ingénieur André Charlin, Maurice Martenot, Edgard Varese, Pierre Schaeffer, Yanis Xenakis…
À la fin des années soixante, il se joignit au premier cycle de la classe de « musique fondamentale » inaugurée au Conservatoire National de Musique de Paris par Pierre Schaeffer et le GRM. Bientôt il rejoignit (et ne le quitta plus) le Groupe de Musiques Expérimentale de Bourges (GMEB puis IMEB) fondé par les compositeurs Françoise Barrière et Christian Clozier. Il créa l’ACIC avec la compositrice Nicole Lachartre et le « Studio Delta P » à La Rochelle avec le compositeur Eric Mulard.